Sous le Second Empire, Morlaàs, qui fut la capitale historique du Béarn, est un gros bourg d’environ 1600 habitants. Située à une douzaine de kilomètres de Pau dans les Basses-Pyrénées (devenues Pyrénées-Atlantiques), la ville est une étape sur le chemin de Compostelle.
Les guerres du Second Empire
Les jeunes hommes de cette période sont engagés dans l’armée d’Afrique et dans celle d’Orient pendant la guerre de Crimée (1853-1856). Dans les registres du village se trouvent leurs décès à Oran, Constantinople, Sébastopol, Malakoff, le plus souvent de maladie. La bataille de Solférino en Italie en 1859 fait une autre victime, sur le champ de bataille cette fois, Jean Lamarque âgé de vingt-deux ans.
Le calme semble ensuite revenu. Seuls sont transcrits les décès de civils originaires de Morlaàs partis s’installer en Algérie, le plus souvent à Oran.
Jusqu’à cet acte du 8 avril 1863, signalant la mort du caporal Jean Jouanot, trente-sept ans, dans l’ambulance de la Première division au Mexique.
L'expédition du Mexique
L’expédition du Mexique est une intervention française, décidée en 1861 par Napoléon III pour tenter de constituer en Amérique un empire latin et catholique proche de la France. Ses causes et son déroulement sont complexes, trop longs à exposer dans cet article. La campagne se termine par un retrait des troupes en janvier 1867 et l’exécution de Maximilien d’Autriche, bref Empereur du Mexique.
Jean Jouanot
Jean est né le 17 avril 1826 à Saint-Castin chez sa mère Jeanne Horcet, vingt-deux ans. Son père Jacques Jouanot dit Manaut de Baix, est un domestique agricole de trente-deux ans, originaire de Bernadets et résidant à Morlaàs. Il se déplace à Saint-Castin pour déclarer et reconnaitre son fils.
Jacques et Jeanne ne se marient pas et convolent chacun de leur côté quelques années plus tard. Il semble que Jean soit élevé par son père. Il rejoint l’armée et devient sous-officier.
Son régiment, le 51ème régiment d’infanterie de ligne, part au Mexique en 1862.
Comme la majorité des 6500 Français qui périssent pendant la campagne, Jean Jouanot meurt de maladie « par suite de congestion cérébrale et pleurite du côté droit ».
Sources : Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques; Estampe anonyme, Mucem Marseille ; Fantassins français durant l’expédition du Mexique, Étienne Montagny (1816-1895); Le général Bazaine attaque le fort San-Xavier lors du siège de Puebla le 29 mars 1863, par Jean Adolphe Beaucé © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) Gérard Blot
