Nous somme le 16 septembre 1813 dans la lande de Göhrde en Basse-Saxe et la vie d'André Bourindeloup va basculer.
La campagne d'Allemagne 1813
Fin 1812, la Grande Armée s'est retirée de Russie. Napoléon laisse le commandement à Murat et rentre en France pour préparer une nouvelle mobilisation. En effet, les états allemands qu'il avait soumis se détournent de lui et se joignent à la Russie à la poursuite de la Grande Armée. Même Bernadotte, son ancien Maréchal devenu héritier du trône de Suède rejoint la nouvelle coalition.
Sans compter que la situation au sud, en Espagne, est désastreuse.
Une armée de 400 000 jeunes, conscrits des classes 1814 et 1815 surnommés les Marie-Louise, est donc levée et rejoint la Grande Armée en Saxe.
André, conscrit de la classe 1814
André Bourindeloup est né le 4 ventôse an II (22 février 1794) aux Grands Magnieux à Saint-Pardoux dans la Haute-Vienne. Il est le fils aîné de Louis et de Jeanne Beijaud, des cultivateurs.
Il est maçon, son registre matricule nous apprend qu’il mesure 1,60m et qu’il a « un visage ovale, un front couvert, des yeux roux, un nez gros, une bouche grande, un menton rond, des cheveux et sourcils bruns ».
André a tout juste dix-neuf ans et rejoint le 3ème Régiment d'Infanterie de ligne en avril 1813. On imagine à peine les journées de marche harassantes pour rejoindre le corps de Davout basé tout au nord près de Hambourg. À 1200 kilomètres de son village !
Au matin du 16 septembre 1813 éclate la bataille de la Göhrde. Du côté français, il s'agit de maintenir le contact avec Le Danemark et la Norvège encore alliés et d'empêcher les troupes de la coalition ennemie basées dans la région de rejoindre le gros de leurs forces plus au sud.
les Français sont défaits et déplorent 500 tués ou blessés.
Prisonnier
André fait partie des prisonniers, il est emmené en Suède et rapatrié en mai 1814. Aucune archive sur ses huit mois de captivité. Je n'ai pas non plus trouvé de témoignages de compagnons d'infortune, ils émanent plus souvent de captifs en Russie ou en Espagne.
Tout juste peut-on imaginer qu'il a souffert d'un climat plus rigoureux que celui du Limousin et probablement de la faim.
Retour au pays
Le 15 août 1815, André Bourindeloup épouse Marie Béjas. Malgré toutes ses aventures il n'a que vingt-et-un ans. Marie, quatorze ans, n'a pas atteint l'âge légal du mariage, mais a reçu une dispense d'âge par décret impérial du 6 avril 1815.
André et Marie ont eu douze enfants, six sont devenus adultes.
En 1857, Napoléon III crée la médaille de Sainte-Hélène pour les « compagnons de gloire » de son oncle qui sont encore en vie, André en fait la demande.
Il meurt le 19 janvier 1870, à soixante-quinze ans.
Sources: Service Historique de la Défense (GR 21 YC 29); Archives départementales de la Haute-Vienne; peintures: The heroic maiden Eleonore Prochaska is falling fatally wounded in the Battle of the Göhrde (16 September 1813); Charles XIV John as Crown Prince of Sweden- The Swedish Royal Collection Department
