En mars 1911, mon arrière-arrière-grand-mère Marie Élizabeth Augustine Goux, née à Belfort en 1850 et installée à Genève pendant une vingtaine d’années, revient vivre à Paris. Elle avait perdu la nationalité française par son mariage avec un étranger, Henri Ferralli. Devenue veuve, elle demande sa réintégration.
Échanges avec la Préfecture de Police et le Ministère de la Justice
Les services de la Préfecture annotent la fiche de renseignements « Veuve d’un Allemand ». Ils se réfèrent au lieu de naissance d'Henri Ferralli: Wachenheim en Bavière.
Plusieurs lettres suivent car Marie conteste les frais qui lui sont demandés. Elle en est finalement exonérée et redevient française en mars 1912.
Elle précise qu’elle est « italienne par alliance » (octobre 1911), la Préfecture parle de son « mariage avec un sujet allemand » (novembre 1911) et Marie s’obstine à écrire que, si elle doit payer les frais, elle va « rester italienne sur l’état civil ».
La Préfecture est restée bloquée sur le lieu de naissance, mais c’est bien sûr Marie qui a raison.
Henri Ferralli
Henri Ferralli est certes né à Wachenheim le 4 mai 1855 mais ses parents sont marchands forains et se déplacent beaucoup. La famille vit à Genève lors de son mariage avec Marie Goux en 1873. Henri se déclare « marchand originaire de Forli (Italie) ».
Le jeune couple part à son tour sur les routes, les enfants naissent à Zürich, Wachenheim, Colmar et Paris. La famille s’installe à Genève vers 1890. Henri est secrétaire de la chambre syndicale des étalagistes et colporteurs de Genève en 1898.
Il décède le 16 janvier 1903, l’acte d’état civil et le journal mentionne bien qu’il est italien.
D’ailleurs Henri a toujours pris soin de déclarer la naissance de ses enfants aux autorités italiennes. De la première Jenny en 1873 au benjamin Marcel en 1884.
Sources: Archives Nationales; Archives de l'Etat de Genève; Antenati
