Charles Vigano, originaire de Côme, s'installe à Strasbourg pendant la Révolution française.
La Lombardie à la fin du XVIIIe siècle
En 1776, Charles Jean Vigano vient au monde dans la ville de Côme en Lombardie dans l'Empire des Habsbourg. Son père, Joseph Antoine, est fabricant d'étoffes. Sa mère se nomme Claire Aliverti. Ces prénoms, mentionnés sur l'acte de mariage de Charles, ont probablement été francisés.
Conquise par Napoléon en 1797 et devenue République cisalpine, la région sera transformée en Royaume d'Italie en 1805.
Installation à Strasbourg
Charles est marchand colporteur. Il voyage pour vendre de la quincaillerie et des bijoux mais choisit Strasbourg comme point d'attache en 1798.
Les grands lacs italiens sont proches de la Suisse alémanique, on peut facilement imaginer que pour son commerce Charles maitrisait la langue et n'a pas eu de mal à intégrer l'alsacien parlé à Strasbourg.
Il se marie le 9 ventôse an X (28 février 1802) avec Jeanne Adélaïde Chauffert (1782-1857), originaire de Paris, dont le père est courrier de dépêches, un métier ancêtre de celui du facteur. Les jeunes mariés, âgés de vingt-cinq et vingt ans, signent distinctement.
La famille
Comme souvent lors des migrations, Charles n'est pas le seul de sa fratrie dans la ville. Son jeune frère Ange (1785-1844), également colporteur, le rejoint et se marie à Strasbourg en 1808. Charles est son témoin.
Pendant les deux décennies qui suivent, Charles et Adélaïde accueillent dix enfants. Six ne passent pas la petite enfance. Seuls trois fils et une fille parviennent à l'âge adulte.
L'aîné, Charles Antoine, part sur les routes avec son père. Il est présent lorsque celui-ci meurt à l'âge de soixante-sept ans en 1843 à Saverne, une ville située à une quarantaine de kilomètres de Strasbourg.
Que sont devenus ses enfants?
- Charles Antoine Vigano (1802-1872), marchand, reste vivre à Strasbourg.
- François Camille Vigano (1809-1852), d'abord restaurateur à Strasbourg, part en Algérie comme gendarme et meurt à L'isser.
- Suzanne Adélaïde Vigano (1817-1885) vit à Strasbourg avec son époux confiseur.
- Joseph Édouard Vigano (1821-1909), employé des chemins de fer, quitte l'Alsace lors de l'annexion par l'Empire allemand. Il opte pour la France depuis Belfort, puis rejoint Paris et enfin Noisy-le-Sec. Sur les cinq enfants qu'il déclare lors de son option, l'une partira en Suisse, l'autre au Québec, la troisième restera à Paris et les deux plus jeunes retourneront en Alsace après sa rétrocession à la France.
Sources : Archives départementales du Bas-Rhin; Strasbourg rue du vieux marché aux poissons vers 1800 ; Corot – Ville et lac de Côme- 1834 – Metropolitan Museum of Art
