Genealuxie
Généalogiste

Genealuxie, généalogiste à Lyon (69)

A comme Assises


Marie Anthelmette Galley a été jugée en 1872 par la cour d’assises de Lyon. Meurtre ? Cambriolages avec violence ? Pas du tout. Elle a été accusée de complicité de « délit de presse ».

 

Née en 1803 à Hauteville dans l’Ain, Marie Anthelmette épouse en 1835, à l’âge de trente-deux ans, Jean François Chanoine correcteur typographe lyonnais. Ce dernier fonde le quotidien le Progrès de Lyon en 1859. Il décède cinq ans plus tard. Veuve sans enfant, Marie Anthelmette reprend le brevet d’imprimeur de son mari.

 

Elle imprime d’autres journaux que le Progrès notamment pendant sept mois en 1871-1872 la République Républicaine, un quotidien qui bénéficie des encouragements de Victor Hugo lors de son premier numéro.

 

La période est tendue, la mémoire de la Commune est vive, la jeune Troisième République n’a pas encore promulgué la loi sur la Liberté de la Presse (1881). Les articles échangés entre adversaires politiques peuvent se montrer très agressifs.

D’avril à juin 1872 la République Républicaine fait paraitre plusieurs lettres non signées «Manœuvres cléricales », « Le Cléricalisme à Nîmes » et « Lettres de Nîmes » qui rapportent des « faits monstrueux » commis par des « foules hurlantes de jeunes filles ». Les journaux du sud, notamment la Gazette de Nîmes et le Gard Républicain dénoncent avec vigueur ces attaques dont on démontre rapidement que ce sont de fausses nouvelles.  

 

En juillet 1872, une perquisition est organisée dans les locaux de l'imprimerie à la recherche des originaux des lettres incriminées. En vain. Le gérant du journal qui ne parait plus depuis fin juin 1872 est accusé de délit de presse et Marie Anthelmette Galley de complicité.

Pour sa défense, elle répond au juge d’instruction : « Je fais un commerce, je fais les impressions pour ceux qui m’en demandent, je ne sais pas ce que contiennent les journaux qui s’impriment chez moi. J’ai bien assez à faire de diriger les journaux et je n’ai pas le temps de lire tout ce qui s’imprime chez moi ».  

 

 

Marie Anthelmette Galley est acquittée par arrêt de la cour d’Assises du Rhône le 10 août 1872.

 

Elle décède quelques années plus tard en 1880 et est inhumée dans un caveau du cimetière de Loyasse avec son époux. 

 

Sources : Gallica (BnF) ; Archives départementales du Rhône (cote 2U165, 2U322), photographie Geneanet


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