Challenge U-ProG de la semaine: un œil-de-bœuf
Dans les appartements du roi Louis XIV à Versailles se trouve le salon de l'Œil-de-bœuf. Les courtisans et personnages de marque ayant audience y patientent au-dessous d'une lucarne qui éclaire la pièce.

Au début du XIXe siècle, un journaliste et auteur éditeur publie un récit en plusieurs parties qu'il intitule "Chroniques de l'Œil-de-bœuf, des petits appartements de la cour et des salons de Paris sous Louis XIV, la Régence, Louis XV et Louis XVI". L'ouvrage connaîtra de nombreuses rééditions, souvent illustrées.

Gervais, Pierre Touchard-Lafosse, appelé Georges, naît à La Chartre-sur-le-Loir dans la Sarthe le 5 août 1780. Fils d'un négociant, il est élevé en partie à Londres où il vit au début de la Révolution. Il rejoint la Grande Armée et fait la campagne de Russie. Devenu journaliste et éditeur pendant la Restauration, il est l'auteur de nombreux ouvrages illustrés sur les provinces de France. Il puise dans les mémoires et livres historiques pour rédiger ses Chroniques de l'Œil-de-bœuf dont la première édition parait en 1830. Il meurt à Paris le 11 décembre 1847.

Sur des centaines de pages, Touchard-Lafosse relate la vie des rois et de leurs courtisans. Certains des épisodes retracés du règne de Louis XIII et Anne d'Autriche sont devenus célèbres sous la plume d'Alexandre Dumas.
Il admire Louis XIV et détaille ses guerres, ses amours mais ne néglige pas de décrire sa fin de règne difficile, entre défaites militaires, mort de ses descendants, terrible hiver 1709.

Le récit nous fait rencontrer Turenne, Molière, Lully, Le Brun mais aussi le corsaire Jean Bart. Si le peuple est rarement mis en scène, il apparait tout de même dans quelques dialogues, tel celui entre le roi et un garde qui n'a pas fermé la porte pendant les ébats du premier.
Les visites royales étrangères sont décrites avec maints détails. Ainsi celle de Christine de Suède, peu à son avantage dans le texte.

L'opération du roi, le feu dans des appartements. Cachées dans un texte trop foisonnant pour les lecteurs modernes, quelques perles. Et beaucoup de mépris pour les femmes...
N'hésitez pas à lire ce récit en diagonale.


source: Gallica- BnF