Challenge UPro-G du mois de novembre : un jugement déclaratif de décès
Dans les années 1920 les tribunaux ont dû statuer sur le sort des disparus pendant la guerre pour aider les familles. Les décès devenaient ainsi "réels" et les remariages, adoptions par la Nation, versements de pensions étaient possibles.
Etienne Henri Frédéric OLIVIER, cultivateur, est né le 7 avril 1879 à Valence dans la Drôme. Son registre matricule le décrit: cheveux noirs, yeux châtains, assez petit (1,58m), il sait lire et écrire. Après trois ans de service militaire de 1900 à 1903, il part à Grenoble où il devient garçon de magasin.
Il épouse le 8 septembre 1910 Maria Emma Ferrand, une épicière également originaire de la Drôme. Le couple habite au 10 cours Berriat à Grenoble et accueille l'année suivante un petit garçon Ferdinand Wilfrid Gabriel (1911-1953).
Etienne est âgé de 35 ans lorsque la guerre éclate. Il est dans la réserve de l'armée active et se présente dès le 6 août à Romans où est stationné le 75ème Régiment d'Infanterie. Il est envoyé sur le front le 15 septembre. Le régiment est alors dans les Vosges mais les hommes sont transportés en train vers l'Oise puis rejoignent Lihons dans la Somme en plusieurs jours de marche.
De violentes attaques et contre-attaques ont lieu pendant les semaines qui suivent. Lihons est détruite.
Etienne disparait le 17 décembre 1914 dans la tranchée Pommier.
Le tribunal de Grenoble émet un jugement déclaratif de décès le 20 juillet 1920. Son fils est adopté par la Nation.
Sources: Archives départementales de la Drôme (matricule 1R208); Mémoires des Hommes: base des Morts pour la France, Historique du 75 RI (cote Q1977)