Le généathème de l’été "Au bord de l'eau" est une bonne occasion pour vous présenter mes ancêtres mariniers à Roanne.
Le 15 juin 1861 mon arrière-arrière-grand-père Antoine Bernard, cordonnier, épouse au Coteau dans la Loire Eugénie Larbouret, originaire du Puy-de-Dôme. Les actes de mariage sont appréciés des généalogistes, ils sont une mine d'information et dévoilent deux patronymes supplémentaires, ceux des mères des futurs. Et donc des directions de recherches.
Bonne surprise à la lecture de ce document, la mère d'Antoine s'appelle Gabrielle Colombier-Lavague, nom rare qui m'a tout de suite fait rêver et qui reste l'un des préférés de mon arbre.
Quelques registres plus tard, aucun doute, Gabrielle est la descendante d'une longue lignée de voituriers par eau de Roanne. Son père Pierre Colombier-Lavague est marinier, ses deux grands-pères et trois de ses quatre arrière-grands-pères voituriers par eau.
Son arrière-grand-père Yves Colombier-Lavague, né en 1711, est le sixième d'une fratrie de douze. Il est issu de l'union de deux grandes familles de marchands et voituriers par eau de Roanne, les Colombier-Lavague et les Berry-Labarre.
Certains collatéraux sont bien établis dans la ville. En 1707, un membre de la première famille, François Colombier-Lavague, est conseiller du Roy, premier échevin perpétuel de la ville de Roanne. Les Berry-Labarre sont quand à eux associés au transport du charbon sur la Loire forézienne, entreprise dangereuse car il faut passer les gorges de Saint-Victor entre Monistrol et Saint-Rambert et les gorges de la Loire entre le Pinay et Villerest en amont de Roanne.
Jean-Baptiste et Catherine, mes ancêtres, appartiennent à des branches plus modestes, mais leurs aïeux sont bien présents à Roanne au XVIIe siècle.
Après plus de deux siècles à vivre "au fil de l'eau", une partie de la fratrie de Gabrielle se sédentarise et les patronymes changent. La majorité garde le nom Colombier-Lavague mais l'un des frères ne conserve que Colombier et un autre uniquement Lavague.
Deux frères, Jean-Marie et Georges, deviennent tailleurs de pierres et Gabrielle se marie avec un cordonnier. Certes sa soeur Antoinette épouse un marinier et ses frères Pierre et François exercent encore le métier mais aucun de leurs enfants ne reprendra le flambeau.
Au début du XIXe siècle, le port de Roanne assure une part importante des échanges entre la plaine du Forez et le nord du pays, principalement pour le vin de la côte, le charbon et la «clincaillerie» stéphanoise (couteaux, serrures, ferrures, armes et outils forgés). Mais le trafic se réduit vers 1860, du fait de la concurrence du chemin de fer en amont et du canal de Roanne à Digoin en aval.
sources: Archives départementales de la Loire; Guichet du savoir, bibliothèque municipale de Lyon; Roanne XVIIe gravure Mariette 1650
