Challenge UPro-G de décembre 2024: un dossier de demande de carte d'ancien combattant
Les cartes d’anciens combattants et les dossiers de demande n’ont pas toujours été conservés. Quand ces derniers existent, ils complètent l'histoire militaire de la personne. Aux Archives départementales de la Loire, des fiches classées par ordre alphabétique mènent aux numéros de dossiers individuels et beaucoup sont encore disponibles.
Prenons l’exemple de Jean Marie Mazoyon. Il constitue son dossier en 1928 en rappelant la date du décret qui institue le statut d’ancien combattant et fournit les renseignements demandés pour la délivrance d’un certificat provisoire.
Jean Marie Mazoyon est né le 28 mars 1889 à Briennon au nord du département de la Loire, fils aîné de Pierre, journalier agricole et d'Eugénie Bourru. La famille a déménagé à Pouilly-sous-Charlieu en 1909.
Le registre matricule donne son état civil, sa description physique et son affectation pendant le service militaire: deux ans à la 14e section de commis et ouvriers militaires d'administration (C.O.A.). Peut-être du fait de son métier de boulanger. Cette période n'est pas notée dans son dossier de demande d'ancien combattant qui ne collecte que les actions en 1914-1918.
Rappelé lors de la mobilisation d'août 1914 il reste dans les C.O.A. puis est versé en septembre 1916 dans le 339e Régiment d'infanterie (R.I.) et en août 1918 au 221e R.I. avant de retourner en janvier 1919 au C.O.A. pour une démobilisation en août 1919.
Quels sont les renseignements supplémentaires dans son dossier de demande de carte ? Tout d'abord les lieux de combats. Nous pourrions les retrouver avec les journaux de campagnes des unités mais ils sont ici listés: Meurthe-et-Moselle, Somme, Italie, Argonne et de nouveau la Somme.
Jean Marie est cité à l'ordre de son régiment le 17 mars 1917 et intoxiqué par le gaz ypérite le 29 avril 1918 à Hailles dans la Somme. Il reçoit la Croix de Guerre étoile de Bronze.
Le certificat provisoire d'ancien combattant lui est délivré le 18 décembre 1929.
Là encore, quelles sont les informations supplémentaires contenues dans son dossier?
Son parcours après l'intoxication au gaz: il est évacué à une vingtaine de kilomètres à l'ouest à Dury puis transporté à Tulle.
Il est donc blessé et évacué juste avant la seconde bataille de la Somme (août - septembre 1918). Le lieu est marqué en jaune sur la carte du front.
À son retour, il exerce le métier de tisseur et épouse le 9 février 1920 à Pouilly-sous-Charlieu Henriette Prevost (1890-1962), elle aussi tisseuse. Ils sont âgés de trente ans et n'auront pas d’enfant. Jean Marie décède le 8 août 1966, à l'âge de soixante-dix-sept ans.
Sources : Archives départementales de la Loire (3E26_10 ; 3E178_17 ; 1R1593 ; 3R221); photographie: Archives départementales de la Somme- Soldats sur le champ de bataille (5FI47)
