Nous abordons aujourd’hui les lettres difficiles. Pour le redoutable W, j’ai trouvé dans ma généalogie Julie Wagon, une voyageuse qui garde une part de mystère.
Julie Joseph Wagon est née le 25 août 1816 à Lattre-Saint-Quentin, petit village de 250 habitants situé à une vingtaine de kilomètres à l’ouest d’Arras dans le Pas-de-Calais. Son père Pierre Wagon (1787-1834) est manouvrier, sa mère Séraphine Tabary (1786-1845) ménagère. Julie est l’aînée de quatre enfants. La famille est présente lors de tous les recensements entre 1831 et 1841. À cette date, Julie est dentellière, le père est mort en 1834.
Dans celui de 1846 les deux fils Henry et Beloni se sont mariés. Ils sont voisins, chacun chef de famille, Henry a déjà un enfant. La mère est morte l'année précédente et les deux filles, Julie et Fortunée sont absentes. Cette dernière revient chez son frère Beloni en 1851 et décède à seulement vingt-neuf ans, célibataire et sans enfant.
Où est Julie ?
Nous la retrouvons à 624 kilomètres de chez elle à Saint-Etienne dans la Loire où elle épouse le 3 mai 1845 Louis Ponchon, un forgeur descendant des cloutiers de ma branche stéphanoise. Elle est couturière et réside place Sainte-Barbe, comme son futur, ses beaux-parents et plusieurs frères et sœurs de Louis. Vivent-ils déjà ensemble ? Sont-ils voisins ?
Comment ont-ils pu se rencontrer ? Les seuls liens entre la Loire et le Pas-de-Calais sont les mines. Louis a peut-être travaillé dans l’une d’elles. Un autre détail attire l’attention. Il se marie avec la permission du commandant par intérim du 27ème régiment de ligne. Il est donc encore militaire et le service dure sept ans à cette époque. A-t-il servi dans le Pas-de-Calais ?
Le couple est ensuite introuvable à Saint-Etienne et à Lattre-Saint-Quentin où leurs familles respectives continuent de résider. Aucun enfant non plus dans ces communes.
Et Julie décède le 4 mars 1867 à Paris 10ème ! Elle est veuve et réside au 70 rue du Faubourg Saint-Martin. Déclarant et témoin sont des voisins. Pas de trace du décès de Louis ou d’un enfant du couple à Paris mais nous sommes dans la période de l’état civil reconstitué et partiel.
Cette lettre W a donc ouvert de nouvelles possibilités de recherches.
Sources : : La Dentellière de Johannes Vermeer - Musée du Louvre- Wikimedia commons; Carte postale Geneanet ; Archives départementales du Pas-de-Calais (5MIR 490/2, M3800, M3844, M3881) ; Archives municipales de Saint-Etienne (3E52) ; archives municipales de Paris (V4E 1213) ; carte créée avec Géoportail.